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Le blog de Susanna Huygens

Hopkinson Smith : comme dans un rêve

26 Novembre 2012 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Chroniques Concerts

Reyne-Hugo-06.jpgJ'ai assisté ce week end à deux concerts magnifiques, tous deux donnés dans le cadre d'un tout nouveau festival : le festival baroque de Paris.

 

Ce fut d'abord, celui qui inaugurant cette nouvelle "fête de la musique baroque" était consacré à la musique sacrée française du Grand Siècle. Il a été pour moi celui de l'enthousiasme et de la passion des artistes, dans un lieu, l'église Saint Sulpice peu adapté à la musique de cette époque là. L'acoustisque extrèmement difficile qui aurait pu les mettre en difficulté, fut au contraire un défi qu'ils ont relevé. Il nous ont offert une interprétation proche du sublime. La Symphonie du Marais, naissait dans ce quartier de Paris qui lui a donné son nom, il y a 25 ans. Et depuis, ils défendent ce répertoire avec beaucoup de sincérité. Ce soir du 23 novembre, Hugo Reyne nous a prouvé combien après tant d'années, il aime toujours autant Lully, Charpentier, Delalande et Bouzignac. Sa reconnaissance sincère envers eux est source d'émotion. Ma chronique sur Classique News, vous en dira un peu plus.

 

Hopkinson_Smith1.jpgLe second concert, (voir ma chronique sur Classique News) samedi 24, lui m'a apporté l'apaisement. Il s'est déroulé comme dans un rêve. Et les songes doux et tendres, qu'a évoqué au Luth Hopkinson Smith, m'ont permis de me souvenir de tout ce qui fait que la musique est source de paix. Une paix intérieure qu'il faut sans cesse rechercher pour ne pas céder à la violence d'un quotidien qui nous sollicite parfois trop, nous égarant loin de cette source. Merci à Hoppy, comme l'appel tous ceux qui savent combien ses concerts trop rares, et ces CD sont des trésors précieux à partager en toute amitié.

 

Droits photographiques : DR pour Hugo Reyne et Naoya Ikegami pour Hopkinson Smith 

 

 

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Au Louvre : un regard...

21 Novembre 2012 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Divers

bronze-copie-1.jpgIl dormait depuis plusieurs siècles au fond de la Mer Adriatique au large de l’île croate de Lošinj. En 1996, un plongeur amateur le trouva par 45 mètres de fond. Il fut remonté à la surface en 1999 par les archéologues croates.

 

Exceptionnellement prêté au Louvre du 23 novembre 2012 au 25 février 2013, l'Apoxyomène de Croatie est une pure merveille. Un des rares bronzes de l'antiquité parvenu jusqu'à nous.

 

Cette photo unique d'un amie me bouleverse... Merci à elle de m'avoir apporté ce regard unique et mystérieux. Je ne peux le regarder sans me sentir étrangement touchée. Je partage avec chacun d'entre vous cette photo en espérant que si vous l'empruntez vous indiquerez en copyright Le Louvre.


 

    Apoxyomène de Croatie © Musée du Louvre 2012 / Cécile Vaullerin  

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Artaserse : une redécouverte enthousiasmante

19 Novembre 2012 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Chroniques CD

visuel-copie-8.jpgArtaserse

Dramma per musica de Leonardo Vinci (1696-1730)

Livret de Pietro Metastasio (1698 - 1782)

 

Après le succès de Faramondo, Max Emmanuel Cencic souhaitait renouveler le plaisir de retrouver ses amis contre-ténors autour d'un opéra injustement oublié, Artaserse de Leonardo Vinci. Il nous en avait parlé lors d'une interview qu'il nous avait accordée il y a plus d'un an. Grâce au soutien de Virgin Classics et à sa ténacité c'est désormais chose faite, au disque comme à la scène (voir ma chronique sur Classique News).

La distribution audacieuse, uniquement masculine, qu'il réunit dans ce projet, se justifie artistiquement par le fait qu'à sa création, dans la Rome papale de la première moitié du XVIIe siècle, aucune femme n'était autorisée à se produire sur scène. Il remplace ici, les castrats qui à l'époque interprétaient l'ensemble des personnages par 5 contre-ténors dont deux tiennent des rôles féminins et un ténor.

On ne peut que louer la ténacité de Max Emmanuel Cencic, tant le résultat, au disque comme à la scène se révèle enthousiasmant.    

Dernier opéra de Leonardo Vinci, il est le fruit d'une collaboration avec le Poeta cesareo, Pietro Mestatasio. Créé à Rome en 1730, il ne connut le succès que lors de sa reprise peu de temps après la mort mystérieuse du compositeur, la première série de représentations ayant été interrompue par le décès du Pape Benoit XIII. Les plus célèbres castrats de l'époque faisaient partie de la distribution dont Caffarreli qui tenait le rôle d'Artaserse.

 

Artaserse, le fils de Xerxès succède à son père sur le trône de Perse suite à l'assassinat de ce dernier par le préfet du palais Artabane. Ce dernier commence par accuser le frère d'Artaserse du meurtre, Darius (que l'on ne verra ni n'entendra), poussant le jeune empereur au fratricide. Mais très vite Darius est innocenté et tandis qu'Artaserse déjà tourmenté par la mort de son père sombre dans la mélancolie, le fils d'Artabane, Arbace est arrêté avec le glaive qui a tué Xerxès et que lui avait confié son père Artabane. Arbace cherche désespérément, sans accuser son père dont il sait la culpabilité à persuader son ami Artarserse et sa jeune amante Mandane, fille et sœur des empereurs de son innocence. Rien n'y fait pas même l'intervention de sa sœur Sémira, elle-même un temps promise au jeune empereur et dont le père Artabane décide de la fiancer à Mégabise, un général félon qui monte les différents protagonistes les uns contre les autres pour obtenir la main de Sémira.

 

Ainsi on le comprend bien, tous les personnages sont déchirés entre leur devoir et leur amour, entre leur goût du pouvoir et la vertu. Cette dernière se retrouve dans la place essentielle que tient l'amitié dans le livret de Metastasio.

 

cencic420c.jpgL'ensemble des interprètes chanteurs et musiciens nous révèlent avec brio les multiples facettes de ce diamant qu'est Artaserse, toute la puissance dramaturgique d'une musique où la virtuosité vocale est un enchantement. La cohésion entre chanteurs et musiciens est exceptionnelle. Le continuo est extrêmement raffiné et l'orchestre développe des couleurs somptueuses et subtiles. La caresse du théorbe et le brillant des cuivres sont à souligner tant à la scène le premier en particulier a su nous ravir comme ici.

La distribution idéale qu'a réunie Max Emmanuel Cencic qui ne s'attribue pas le rôle principal, brille de toute part. Il faut dire que le Concerto Köln dirigé par un Diego Fasolis survolté offre aux chanteurs un écrin somptueux, où nuances et couleurs sont d'une beauté à couper le souffle.
 

Dans cette distribution, on retiendra en tout premier lieu, une superbe découverte en la personne de Franco Fagioli dans le rôle d'Arbace. Ce contre-ténor argentin se révèle véritablement dans ce projet. Dans l'air virtuose de la fin de l'Acte I, il réalise bien plus qu'une simple performance, n'oublions pas que cet air dure plus de 7 minutes, "Vo solcando un mar crudel", il y montre une aisance confondante. Il y est un prince ardent, pris au piège entre son devoir filial et son amitié. Ses aigus rayonnants, ses graves de mezzo, cette technique qui fait tant penser à Cécilia Bartoli dans les vocalises sont purs bonheurs.

 

Dans le rôle-titre d'Artaserse, la voix d'ange mélancolique de Philippe Jarrousky et sa musicalité sont idéale pour le rôle. Quant à Max-Emmanuel Cencic il tout simplement parfait en Mandane. Sa voix d'une sensualité troublante est un vrai bonheur et ses vocalises sont magnifiques d'autorité. Yuriy Mynenko au timbre sopranisant dans le rôle du général félon se révèle réellement inspiré, pervers à souhait. Le timbre enchanteur et lunaire de Valer Barna-Sabadus donne à sa Sémira une image fascinante faite de courage et de fragilité.    

Enfin le ténor Daniel Behle est un remarquable Artabano le père assassin.  Ses graves superbes, son art des nuances et un souffle long lui permet d'être bien plus qu'un méchant tourmenté, un héros qui a a mal tourné, mais que la vertu d'un fils sauvera.

Charles de Brosses à l'époque de sa création écrivait qu'Artaserse était "le plus fameux opéra italien". Sans aller jusque-là, nous dirons qu'il fait partie des œuvres qui méritent réellement d'être découvertes.   

Voici un album à vous recommander pour les fêtes.

 

Par Monique Parmentier

 

Distribution : Artaserse, Philippe Jarrousky. Mandane, Max Emanuel Cencic. Artabano, Daniel Behle. Arbace, Franco Fagioli. Semira, Valer Barna-Sabadus. Megabise, Yuriy Mynenko.

Concerto Köln, direction : Diego Fasolis

 

 

3 CD Virgins Classics - Durée CD1 : 67'22'' - CD2 : 65'46'' - CD3 : 54'36'' - Code Barre : 5 099960 286925 - Enregistré à Deutschland Kammermusisall, Köln - 21 - 38 septembre 2011

 

Crédit photographique pour Max Emmanuel Cencic : DR 

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L'amitié

19 Novembre 2012 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Divers

Il est un mot galvaudé dont on peut parfois regretter qu'il soit mal compris, ou détourné de son sens par ignorance parfois, mais aussi parce que notre monde actuel ne peut anoblir au nom de théories qui voudraient que tout soit ramené aux instincts les plus primaires de l'homme, ce mot qui est bien plus qu'un mot. Il s'agit de l'amitié...

 

L'Ecole normale supérieure avait organisé un colloque sur

 

L’amitié et les sciences, de Descartes à Lévi-Strauss

 

dont les interventions sont en lignes.

 

Je vous les recommande... Parce que sans amitié ce monde devient si gris.

 

Je dédie ce lien à l'amitié...   

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