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Le blog de Susanna Huygens

La route se poursuit sans fin

27 Février 2020 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Poésie et Littérature

@ DR

The Road goes ever on and on
Down from the door where it began.
Now far ahead the Road has gone,
And I must follow if I can,
Pursuing it with eager feet,
Until it joins some larger way
Where many paths and errands meet.
And whither then? I cannot say.

   ~ J. R. R. Tolkien
      The Fellowship of the Ring

La poésie de Tolkien m’est devenue une amie très chère 

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Continuo, Addio : une tendre rêverie, flamboyante et onirique

19 Février 2020 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Chroniques CD

@ Museo

C’est un programme plein de grâce, à la poésie tendre et lumineuse que nous offre ici le duo Tartini.

L’été dernier, lors du festival de Fontfroide, il m’avait profondément surprise par sa beauté évanescente et sensible. Avec la musique, dansaient dans la Cour Louis XIV de l’abbaye les papillons, bourdonnaient les abeilles. La musique portait les parfums de garrigue et de lavande. Le temps suspendait son vol pour mieux chanter une joie partagée d’un instant à jamais éternel.

En dehors de Tartini, les compositeurs qui composent ce programme ont bien souvent été oubliés par la postérité. Ils appartiennent tous à une période de transition, entre baroque et romantique, ce classique où l’on classe aussi bien Campra que Haydn, Dauvergne que Bonporti et d’où Mozart les réduits tous pour le grand public et beaucoup de maisons de disque, à un rôle de figuration, profondément injuste. Et que ce soit, Tartini, Nardini, Platti ou Albrechstberger et tous ceux que le Duo Tartini choisit de nous présenter ici, participent au plaisir de la redécouverte d’une pratique musicale en constante régénérescence et ont quelque chose d’infiniment délicat à nous offrir.

Alors que la basse continue disparaît progressivement et que le violon devient l’instrument roi, ce dernier se cherche de nouveaux partenaires capables de l’affronter en virtuosité et en expressivité.

Je pourrais bien sûr disserter sur l’histoire de ces compositeurs et sur leur époque encore longuement. Le XVIIIe siècle est une époque qui voit se développer les arts décoratifs qui donnent aux intérieurs bien plus que du confort ou un bien être nouveau, c’est aussi une période qui doute et se remet en question et développe un goût du partage, dont les salons littéraires sont la quintessence. Au goût de la conversation s’ajoute celui de la pratique musicale très souvent virtuose. De nombreux compositeurs qui parcourt l’Europe se croisent, se rencontrent, se stimulent, réinventent chaque jour pour mieux surprendre un auditoire en quête d’harmonie et de beauté

@ DR Duo Tartini

Mais ce que je retiens par-dessus tout, des multiples écoutes de ce CD, c’est la splendeur de l’interprétation de David Plantier au violon et d’Annabelle Luis au violoncelle. Elle nous révèle ici des musiciens dont les œuvres sont d’une subtilité et d’un raffinement qui nous transportent dans un univers enchanté.

L’on se prend en écoutant ce CD à revoir combien cette musique de l’instant, peut nous faire revivre la sensation de plénitude, telle que je l’ai ressentie à Fontfroide en l’écoutant. Est-ce les archets ou les papillons qui virevoltent ? Est-ce les phrasés des instrumentistes qui murmurent des mots si élégiaques et nostalgiques ou des ombres que la lumière d’été fait renaître, savourant pour l’éternité le simple bonheur d’être ensemble. La poésie de l’éphémère, nous est rendu dans toute son exubérance, épanouie et parfois si nostalgique, puissante et lyrique, pleine de sensibilité et ensoleillée. L’art de la conversation musicale offre ici une rhétorique pleinement maîtrisée rendant ainsi l’émotion tout à la fois intemporelle et romanesque. David Plantier et Annabelle Luis sont tous deux de merveilleux instrumentistes/solistes, dont l’art de la conversation musicale est juste tout simplement épanoui et accompli. La rêverie musicale prend avec eux son envol et nous transporte ailleurs.

Par Monique Parmentier

1 CD MUSEO -  Continuo, Addio ! Duets, Sonatas, Caprices pour violon & Violoncelle. David Plantier, violon ; Annabelle Luis, violoncelle. Duo Tartini. Direction Durée : 75'32'. Enregistré à l’église Saint-Rémi de Franc-Warêt (Belgique) du 4 au 7 septembre 2018 - Code barre : 5 425019 973315

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Tolkien, un univers enchanté que je n’oublierai jamais

7 Février 2020 , Rédigé par Parmentier Monique Publié dans #Poésie et Littérature

@ Monique Parmentier

C’est depuis un téléphone portable, avant que de retourner au monde dit réel, que j'écris ces quelques mots. Pour la troisième fois hier, je suis retournée à la BNF consacrer mon après-midi à la fabuleuse, merveilleuse exposition Tolkien suivi de la conférence d’Alan Lee. Une dernière occasion d’y faire d’ailleurs des rencontres à l’image de JRR Tolkien et de son fils Christopher qui vient de disparaître. Nous ne serons jamais assez reconnaissant à ce dernier d'avoir consacré une bonne moitié de sa vie à la publication et traduction des œuvres de son père. Vincent Ferré qui a eu la chance de le rencontrer, lui a rendu ce soir un hommage dont l’émotion a particulièrement touché le public venu nombreux assister à la dernière conférence du cycle Tolkien. 

La bienveillance  fait partie de cet univers, loin de l’agressivité que l’on subit dans un monde où la perversité triomphe trop souvent. Que pourrais-je dire, écrire qui rendrait un juste hommage à la BNF pour cette exposition inoubliable ? 

@ BNF / Alan Lee photo Monique Parmentier

Le choix d’illustrer le cheminement d’un auteur, à plus d’un titre exceptionnel, par non seulement ses manuscrits et ses illustrations mais aussi par des œuvres qui ont participé à la construction de son imaginaire est particulièrement juste et d’une poésie à la hauteur de l’homme. Tout ici est à l’image du sentiment que l’on éprouve lorsqu’on entame la lecture du Seigneur des anneaux. On ouvre le livre, on prend la route et ... l’on aimerait la poursuivre à tout jamais avec l’auteur et ses « héros ». 

Merci... mille et mille fois merci à la famille Tolkien, à la BNF, à Frédéric Manfrin, Vincent Ferré et à tous leurs partenaires... un grand merci à Alan Lee de nous avoir un peu révélé cette alchimie du voyage en Terre du milieu.

Par Monique Parmentier

@ BNF / Alan Lee Photo Monique Parmentier

PS : Hier en soirée l'exposition a définitivement refermé ses portes et dans les échanges sur twitter entre les commissaires et les visiteurs, le même sentiment de deuil partagé. La sensation douloureuse de voir partir à tout jamais un ami et son univers qui a tous nous a apporté un si grand bonheur, tant d'humanité, de poésie devenu si rare. Cette conscience si amplifiée et si inexplicable, ce chagrin que nous avons tous ressenti, cette exposition que nous sommes nombreux à avoir vu plusieurs fois, incapable de ne pas répondre à son appel, je ne l'avais jamais connu pour ce type d'événements. Je le ressens en quittant Fontfroide et ses musiciens à la fin du festival ou en quittant Narbonne et mes fées des Halles... jamais je ne l'avais ressenti pour une exposition. En fait, à chaque visite, je me suis sentie happée par cet univers. J'ai eu comme Alice, le sentiment d'ouvrir un livre et d'en suivre les personnages au fil de la lecture et de me couper du quotidien, de la réalité. Et à chaque fois qu'il a fallu en ressortir, j'ai ressenti un profond déchirement... Déchirement que nous sommes un certain nombre à avoir vécu. Tout se passe comme si Tolkien avait fait de chacun de nous un membre de la fraternité de l'anneau, pour peu que nous ayons cette capacité à redevenir des enfants et à accepter les mots du livre, comme la mémoire commune d'une autre réalité... mais d'une réalité plus généreuse, plus fraternelle, plus authentique.

Alors merci... Merci à John Ronald Reuel Tolkien... Merci à Christopher. Merci à la BNF. Merci à Vincent Ferré, Frédéric Manfrin, Emilie Fissier... Merci à tous les partenaires de cette sublime, car là le mot est totalement approprié, exposition. Merci à toutes ces belles rencontres durant mes visites, dont ce couple de biologistes dans la file d'attente de la conférence d'Alan Lee. Je sais que ce livre ouvert ne se refermera jamais, qu'il m'accompagnera par delà ... et au delà, sur ces routes à explorer en compagnie d'une fraternité à jamais retrouvée ... 

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